INFECTION À HELICOBACTER PYLORI : COMMENT LA DIAGNOSTIQUER ET PAR QUELS SCHÉMAS THÉRAPEUTIQUES LA TRAITER ?

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M.A Boudjella
A Tebaibia

Résumé

Helicobacter pylori (H.pylori) est une bactérie gram négatif qui affecte la moitié de la population
mondiale et constitue, de ce fait, l’infection la plus répandue dans le monde [1]. Sa découverte en 1982 par
Barry Marshal et Robin Warren a constitué l’une des avancées médicales les plus importantes. En étant capable
de survivre en milieu acide, H.pylori colonise de façon spécifique l’estomac de l’homme et participe activement
dans la genèse des affections gastro-duodénales les plus courantes [2,3]. La meilleure preuve de son
incrimination étant les résultats obtenus après éradication de la bactérie par des schémas thérapeutiques
associant des antibiotiques et des antisécrétoires. En effet, la maladie ulcéreuse gastro-duodénale est devenue
une maladie infectieuse guérissable [4] alors que l’éradication de ce germe permet d’obtenir des rémissions
complètes dans 60 à 80 % des cas des lymphomes gastriques peu infiltrants de bas grade du MALT[5, 6,7]. Elle
permet également, au cours des gastrites chroniques, la régression de certaines lésions gastriques
précancéreuses telles que les atrophie sévères et à un degré moindre les métaplasies[8]. D’ailleurs, Helicobacter
pylori a été reconnu, en 1994, par l’OMS, comme étant la première bactérie carcinogène incriminée dans la
survenue de l’adénocarcinome gastrique [9,10]. Enfin, cette bactérie a été reconnue récemment comme cause
possible de manifestations extra digestives telles que l’anémie ferriprive inexpliquée et le purpura
thrombopénique idiopathique [9]. Toutes ces raisons ont amplement justifié l’attribution à Barry Marshal et
Robin Warren, 15 ans après la découverte de la bactérie, du prix Nobel de médecine de l’année 2004.

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